Le male gaze dans la représentation des lesbiennes au cinéma : décryptage, impacts et pistes d’évolution
Lemale gaze – littéralement « regard masculin » – désigne la façon dont une œuvre audiovisuelle reflète une perspective hétérosexuelle masculine, objectifiant souvent les femmes pour le plaisir du spectateur masculin. Dans le cas précis des lesbiennes au cinéma, ce phénomène façonne des tropes persistants : fétichisation érotique, invisibilisation émotionnelle ou mort des personnages queer (bury your gays). Comprendre ce mécanisme est essentiel pour améliorer la représentation LGBTQ+ et répondre à une demande croissante de récits authentiques.
Origines théoriques du male gaze
Conceptualisation par Laura Mulvey (1975). Son essai Visual Pleasure and Narrative Cinema décrit trois strates de regard : celui de la caméra, celui des personnages, celui du spectateur.
Influence de l’esthétique hollywoodienne classique. Plans fragmentés sur les corps féminins, narration centrée sur un protagoniste masculin hétéro.
Origines théoriques du male gaze
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Conceptualisation par Laura Mulvey (1975). Son essai Visual Pleasure and Narrative Cinema décrit trois strates de regard : celui de la caméra, celui des personnages, celui du spectateur.
Influence de l’esthétique hollywoodienne classique. Plans fragmentés sur les corps féminins, narration centrée sur un protagoniste masculin hétéro.
Employer le mot-clé long-traîne : « regard masculin dans le cinéma lesbien ».
Tropes courants affectant les lesbiennes à l’écran
Trope
Description
Exemple emblématique
Hyper-sexualisation
Scenes tournées pour l’érotisme masculin plutôt que pour l’intrigue
Bound (1996)
Couple « bi pour lui »
Relation saphiques conçues pour exciter le héros masculin
Black Swan (2010)
Tragédie ou mort
Punition symbolique de la transgression
Blue is the Warmest Color (2013)
Cliché de l’hyper-sexualisation des lesbiennes dans Bound
Conséquences socioculturelles
Renforcement des stéréotypes : la lesbienne comme fantasme plutôt que sujet.
Manque de modèles identitaires pour le public queer féminin.
Effet sur la production : scénarios calibrés pour maximiser l’audience masculine, freins au financement d’œuvres issues d’une perspective lesbienne (queer gaze).
Vers une évolution du regard : du male gaze au queer gaze
Émergence de réalisatrices lesbiennes (Céline Sciamma, Cheryl Dunye, Emma Seligman) offrant des narrations de l’intérieur.
Financement participatif et plateformes de streaming : diversification du paysage, succès de Portrait de la jeune fille en feu (2019) ou Crush (2022).
Politiques de festivals : labels « Queer Palm », « Teddy Award » donnant de la visibilité.
Bonnes pratiques pour une représentation respectueuse
Engager des scénaristes lesbiennes dès la conception du projet.
Éviter la fétichisation visuelle : cadrages moins voyeuristes, sexualité contextuelle.
Favoriser la nuance émotionnelle : personnages complexes, arcs narratifs complets.
Tester le script auprès de consultantes LGBTQ+.
Conclusion
Le male gaze reste un prisme dominant mais en évolution. En plaçant la perspective lesbienne au cœur de la création, le cinéma peut offrir des récits plus riches, réduire la fétichisation et renforcer la visibilité LGBTQ+. Les spectateurs et professionnelles du secteur ont un rôle crucial : soutenir financièrement, critiquer et promouvoir les œuvres qui échappent au regard masculin.