Agression lors de la soirée drag à Angers
Dans la nuit du vendredi 10 au samedi 11 octobre, une soirée « Queer Factory » à l’Entrepôt Café d’Angers a basculé dans la violence. Cet événement, décrit comme un « drag show XXL », regroupait environ cent personnes venues célébrer la diversité des genres avec drag-queens, drag-kings et drag-queers.
Une Soirée Festive qui Dégénère
Sweet Unic Horn, performeuse et animatrice de l’événement, avait souligné la croissance du milieu drag à Angers : « Depuis quatre ans maintenant, le milieu drag à Angers est en plein essor. » La fête, pleine de couleurs, s’est malheureusement terminée dans la violence à l’extérieur du bar.
Attaque en Marges de l’Evénement
Un Acte Ciblé
D’après un témoignage de l’artiste Créature sur Instagram, une partie de l’équipe organisatrice et des performeurs a été brutalement agressée alors qu’elle chargeait du matériel. Le gérant de l’Entrepôt Café a noté une « très belle soirée », tout en mentionnant quelques perturbateurs à l’extérieur.
Le parquet d’Angers a ouvert une enquête, sans donner plus de détails. Initialement relaté uniquement sur les réseaux sociaux, l’incident a par la suite été largement diffusé.
Violence et Injures
Les victimes, épaulées par l’association Quazar, ont commencé à parler. Pierre*, présent sur les lieux, a rapporté que des insultes homophobes ont marqué le début de l’agression. Alors qu’il tentait d’intervenir, il a reculé face à la violence imminente : « C’était un regard de haine. »
Trois agresseurs auraient blessé les victimes, mais aucun lien formel avec l’extrême droite locale n’a été établi. Pierre a été projeté au sol tandis que la performeuse Afrhoedite a subi une blessure nécessitant six points de suture. Elle a été placée en garde à vue, tout comme ses agresseurs, et devra comparaître en mars.
Revendication et Insécurité
Un Acte Politique
Sweet Unic Horn souligne l’importance symbolique de la performance drag : « Performer un genre est un acte politique. » L’artiste Créature exprime son désarroi face à l’insécurité ressentie.
Le café Wheat, soutien de la communauté queer, rappelle le passé d’Angers, marqué par l’extrême droite. « Ces événements ne sont pas que des fêtes, mais des actes de résistance et de liberté. »
Un Phénomène National
Cette tragédie s’inscrit malheureusement dans un contexte plus large. Un mois plus tôt, des membres du collectif La Coloc Drag ont été agressés à Poitiers. Le ministère de l’Intérieur compte 4 800 infractions anti-LGBT+ en 2024, un chiffre en hausse.
À Angers, Stéphane Corbin évoque une série d’actes violents récents contre les personnes LGBTI+, souvent prémédités. « Heureusement, il n’y a pas eu de mort comme à Paris, mais j’appréhende. Un coup de couteau, c’est vite arrivé. »