Trump Rosie O’Donnell citoyenneté menace
Une provocation sans fondement juridique
Donald Trump a de nouveau déclenché la controverse en affirmant vouloir retirer la citoyenneté américaine de Rosie O’Donnell, bien qu’il n’ait aucun pouvoir légal pour le faire. Sur Truth Social, l’ancien président a écrit : « Vu que Rosie O’Donnell ne sert pas les meilleurs intérêts de notre grand pays, je considère sérieusement lui retirer sa citoyenneté. Elle est une menace pour l’humanité, et devrait rester dans le merveilleux pays qu’est l’Irlande, s’ils veulent bien d’elle. QUE DIEU BÉNISSE L’AMÉRIQUE ! »
Cette déclaration vise O’Donnell, comédienne et militante ouverte, avec qui Trump entretient une longue querelle. Native de Commack, sur Long Island (New York), O’Donnell est citoyenne américaine de naissance. Or, selon le 14ᵉ amendement de la Constitution des États-Unis, la citoyenneté d’une personne née ou naturalisée aux États-Unis ne peut être révoquée unilatéralement par un président.
La réponse acerbe de Rosie O’Donnell
Installée récemment en Irlande avec sa famille, O’Donnell avait exprimé son intention de ne pas retourner aux États-Unis tant que le climat n’y serait pas plus sûr. En réaction aux propos de Trump, elle a publié une vidéo sur TikTok, dans laquelle elle déclare :
« Mesdames et messieurs, le président est une honte pour tout ce que notre beau pays représente — il est un danger pour la nation — un criminel mentalement instable et non traité […] c’est maintenant ou jamais, l’Amérique 🇺🇸 — mes petites publications depuis Dublin l’énervent — va donc arrêter quelques personnes racisées, espèce d’enfant roi malfaisant. »
Elle a également publié une photo sur Instagram où Donald Trump apparaît aux côtés de Jeffrey Epstein, accompagnée du message :
« Hé Donald — encore ébranlé ? 18 ans plus tard et j’habite toujours gratuitement dans ta cervelle en ruine. Tu me traites de menace pour l’humanité — mais je suis exactement ce qui te fait peur : une femme qui fait du bruit, une femme queer, une mère qui dit la vérité, une Américaine qui a quitté le pays avant que tu le foutes en feu. »
Le 14ᵉ amendement comme rempart
Le cadre constitutionnel est clair. Le 14ᵉ amendement stipule :
« Toute personne née ou naturalisée aux États-Unis, et soumise à leur juridiction, est citoyenne des États-Unis et de l’État dans lequel elle réside. » Cela signifie qu’aucun président ne peut, à lui seul, retirer la citoyenneté d’un individu en dehors des procédures légales extrêmement strictes prévues par la loi.
Trump a déjà tenté de remettre en cause ce droit fondamental, notamment en visant les enfants nés de certains immigrants. Bien que son décret présidentiel ait été bloqué par les tribunaux, la récente décision de la Cour suprême limitant la portée nationale des injonctions judiciaires a ravivé les inquiétudes. Une nouvelle injonction fédérale, rendue jeudi par le juge Joseph Laplante, a néanmoins permis de suspendre l’application du décret dans le cadre d’un recours collectif visant à protéger ces enfants.
Deux décennies de conflits publics
La rivalité entre Trump et O’Donnell remonte à plus de vingt ans. Lors du débat présidentiel de 2016, Trump avait répondu à Megyn Kelly, qui l’accusait d’avoir tenu des propos dégradants envers les femmes, en précisant : « Seulement Rosie O’Donnell. »
Depuis 2006, il multiplie les attaques contre elle, la qualifiant tour à tour de « stupide », « insupportable », ou encore de « grosse et laide ». Il l’accusait également de parler « comme un camionneur » et affirmait qu’elle lui avait manqué de respect durant son passage dans l’émission The View.
Une opposition persistante
Depuis son départ pour l’Irlande, Rosie O’Donnell continue de critiquer Trump publiquement. Elle l’a récemment accusé d’être responsable de certaines pertes humaines lors d’inondations au Texas, évoquant des réductions budgétaires dans les services météorologiques sous son administration, comme l’ont rapporté plusieurs médias, dont Deadline.
Malgré les provocations, la Constitution américaine reste claire : Rosie O’Donnell demeure citoyenne des États-Unis, et aucune déclaration, aussi tonitruante soit-elle, ne peut changer ce fait juridique.