- Lesbiennes non
Pourquoi parler des identités lesbiennes ?
Le terme « lesbienne » est souvent utilisé comme une étiquette unique pour désigner toute femme attirée par d’autres femmes. Pourtant, cette vision simplifiée occulte la diversité des vécus, des expressions de genre et des dynamiques relationnelles qui existent au sein même de la communauté lesbienne.
Comprendre les différentes identités lesbiennes, c’est reconnaître la richesse et la complexité de cette communauté, déconstruire les stéréotypes et offrir un espace plus inclusif à celles qui s’en revendiquent. Dans cet article, nous vous proposons un tour d’horizon des principales identités lesbiennes, en mettant en lumière leurs origines, significations, enjeux et évolutions contemporaines.
Lesbienne butch : une identité affirmée
L’identité butch est l’une des plus visibles et emblématiques. Elle désigne une lesbienne dont l’apparence et l’expression de genre s’éloignent des normes féminines traditionnelles. On y associe souvent un style vestimentaire masculin, une attitude affirmée, voire protectrice, et parfois une posture dominante dans la relation.
Historiquement, les butchs ont joué un rôle crucial dans les mouvements lesbiens, notamment en étant les premières à visibiliser leur orientation à une époque où l’homosexualité était fortement stigmatisée. Aujourd’hui, être butch peut être une revendication politique, un style personnel ou un mélange des deux.
Femme lesbian : la féminité revendiquée
À l’opposé du spectre, on trouve les lesbiennes dites femmes, ou « femme lesbians ». Elles adoptent une présentation de genre conventionnellement féminine : maquillage, robes, cheveux longs, talons… Ce style peut parfois susciter du scepticisme, voire de l’invisibilisation, y compris dans la communauté LGBTQIA+, car il ne correspond pas à l’image stéréotypée de la lesbienne.
Or, la féminité n’est en aucun cas incompatible avec l’homosexualité. Ces femmes montrent que le lesbianisme n’a pas de look unique, et que l’on peut être féminine tout en étant attirée exclusivement par des femmes.
Lesbienne androgynes : au-delà du genre
Les lesbiennes androgynes ou « andros » brouillent volontairement les codes du genre. Ni butch, ni femme, elles explorent un style hybride, mêlant des éléments masculins et féminins. Cette forme d’expression attire particulièrement les jeunes générations en quête de fluidité.
L’androgynie chez les lesbiennes permet aussi de sortir des attentes relationnelles traditionnelles (dominant/dominé) et d’explorer des rapports plus égalitaires. C’est une façon de dire que le genre n’est pas un carcan mais un terrain d’expression.
Soft butch et chapstick lesbian : entre deux mondes
Entre butch et femme, se trouvent les soft butch et chapstick lesbians. Leur style est souvent plus neutre, casual, voire tomboy : jeans, t-shirts, cheveux courts ou attachés, maquillage minimal… Ces identités traduisent une posture équilibrée entre confort, esthétique personnelle et représentation sociale.
Le terme « chapstick » vient d’ailleurs du fait qu’elles utilisent peu de maquillage, préférant le baume à lèvres au rouge à lèvres. Cette catégorie est très populaire dans les cercles modernes, car elle reflète une approche naturelle et décontractée du genre et de l’attirance.
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Stone butch : une expérience corporelle spécifique
Le terme stone butch désigne une butch qui ne souhaite pas recevoir de caresses sexuelles ou intimes, souvent à cause d’une forme de dysphorie de genre ou d’un rapport complexe à son propre corps. Elle peut donner du plaisir à sa/son partenaire, mais refuse qu’on la touche en retour.
Cette identité est profondément liée à la perception du corps, au consentement et parfois aux traumatismes. Être stone butch n’est pas un refus de l’intimité, mais une manière différente de l’envisager, avec ses propres codes.
High femme : féminine et dominante
La high femme est une lesbienne très féminine, mais qui adopte un rôle dominant dans les relations. Elle casse le stéréotype selon lequel la féminité est synonyme de passivité ou de soumission. On la retrouve souvent dans les milieux queer très stylisés, où l’apparence est un terrain de jeu identitaire.
Cette identité permet de renverser les dynamiques classiques et de rappeler que le genre perçu ne détermine pas la posture dans une relation.
Stud, stem et autres identités culturelles
Dans les communautés noires et afro-caribéennes, d’autres termes sont employés pour désigner des identités proches :
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- Stud : équivalent butch, mais avec des codes culturels spécifiques.
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- Stem : contraction de stud et femme, pour les lesbiennes au style hybride.
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- Donna : similaire à l’usage général, mais dans un cadre communautaire précis.
Ces identités sont indissociables de la culture dans laquelle elles s’inscrivent, et montrent que le lesbianisme est aussi une affaire de contexte social, racial et culturel.
Les dynamiques relationnelles : top, bottom, switch
Dans les relations sexuelles ou affectives, certaines lesbiennes s’identifient selon leur rôle préféré :
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- Top : celle qui donne ou prend l’initiative.
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- Bottom : celle qui reçoit ou préfère suivre.
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- Switch : à l’aise dans les deux rôles selon le contexte ou la partenaire.
Ces rôles ne sont pas fixes ni systématiques, mais ils aident certaines personnes à mieux communiquer leurs désirs.
Baby dyke, hasbian, gold star : identités générationnelles ou controversées
Certains termes reflètent davantage une étape de vie ou un regard social que des identités profondes :
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- Baby dyke : jeune lesbienne débutante dans la découverte de son identité.
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- Gold star lesbian : lesbienne n’ayant jamais eu de relation avec un homme. Terme controversé car potentiellement excluant.
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- Hasbian : femme anciennement lesbienne ayant des relations avec des hommes. Le terme est parfois utilisé avec ironie ou pour revendiquer une sexualité fluide.
Ces termes sont plus présents dans les milieux anglophones, mais gagnent du terrain en ligne.
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