Une nouvelle offensive contre les droits des personnes transgenres
L’administration de Donald Trump a annoncé, jeudi 18 décembre, une série de mesures pour restreindre sévèrement l’accès aux soins de transition pour les jeunes transgenres. Ces mesures visent à retirer les subventions fédérales aux hôpitaux proposant des soins hormonaux ou chirurgicaux aux mineurs dont le genre à la naissance ne correspond pas à leur identité de genre. Cette initiative rendrait ces traitements presque inaccessibles dans de nombreuses régions, même là où ils sont encore légaux.
Ces annonces s’inscrivent dans un mouvement plus large visant à remettre en question les droits acquis par les personnes trans aux États-Unis. Depuis le début de l’année, plusieurs reculs notables ont été signalés concernant la reconnaissance et la protection des droits des transgenres sous l’administration Trump.
Une rhétorique alarmante et des justifications controversées
Robert Kennedy Jr., pour expliquer ces restrictions, a affirmé que « les soins dits d’affirmation du genre causent des dommages physiques et psychologiques durables à des jeunes vulnérables ». Cette affirmation a provoqué l’indignation des organisations médicales et des associations de défense des droits LGBT+, qui dénoncent un discours alarmiste et non fondé sur la réalité scientifique et médicale.
De nombreux experts médicaux et associations professionnelles soutiennent que les soins de transition, lorsqu’ils sont bien encadrés, sont sûrs et souvent essentiels pour le bien-être des jeunes transgenres. Ces traitements sont généralement proposés après un processus d’évaluation et un soutien psychologique approfondi.
Une proposition de loi adoptée par la Chambre des représentants
Juste avant l’annonce présidentielle, la Chambre des représentants a adopté une proposition de loi qualifiée d’anti-trans par ses détracteurs. Cette loi interdit les traitements de transition pour les mineurs, les définissant comme des « mutilations corporelles », et prévoit des peines de prison sévères. Toute personne réalisant ou facilitant ces interventions risque jusqu’à dix ans de prison.
Initiée par Marjorie Taylor Greene, une élue républicaine de la droite radicale, cette proposition interdit toute procédure visant à modifier l’apparence des mineurs pour qu’elle corresponde à un genre différent de celui assigné à la naissance. Greene a déclaré que ce texte mettra fin aux « mutilations génitales et à la castration chimique » des enfants. Le Sénat doit maintenant examiner cette proposition de loi.
Une initiative alignée sur les promesses électorales républicaines
Selon Marjorie Taylor Greene, cette législation est un « écho direct du décret présidentiel de Trump et des promesses électorales des républicains pour 2024 ». La politisation croissante de ces questions inquiète les défenseurs des droits humains, qui y voient une instrumentalisation des jeunes transgenres à des fins politiques.
Depuis son investiture, Donald Trump a pris plusieurs mesures jugées hostiles envers la communauté trans, comme interdire leur participation à l’armée ou retirer des subventions aux écoles autorisant les sportifs transgenres à concourir dans des compétitions féminines.
Une vague de condamnations du côté des défenseurs des droits LGBT+
Les groupes de défense des droits LGBT+ ont rapidement réagi. Sinead Murano-Kinney, de l’organisation A4TE, a critiqué une loi qui « criminalise des traitements que les jeunes trans, leurs familles, leurs médecins, et presque toutes les associations professionnelles légitimes considèrent comme nécessaires, sûrs, et bénéfiques ».
Sarah McBride, première élue transgenre au Congrès américain, a dénoncé une obsession politique qui porte préjudice aux plus vulnérables : « La priorité des politiciens républicains est d’enrichir les riches et de cibler les personnes trans ».
