Polémique concernant le film « La Petite Dernière »
Depuis la sortie en salle du film La Petite Dernière le 22 octobre, une erreur sur Google a engendré de la confusion : le moteur de recherche indiquait à tort que le film réalisé par Hafsia Herzi était « interdit aux moins de 18 ans ». Cette classification erronée a mis du temps à être corrigée, causant de nombreux soucis à l’équipe du film.
Un impact négatif pour le film
Dans une interview avec Libération, Hafsia Herzi, réalisatrice et actrice, a exprimé son mécontentement :
« C’est vraiment pas cool. On ne comprend pas comment c’est possible. Des gens m’ont dit sur Instagram qu’ils pensaient que j’avais tourné un film porno, ou qu’ils avaient renoncé à y aller avec leur fille après avoir vu “Interdit aux moins de 18 ans”. C’est absurde. »
Initialement, le film était présenté sur Google comme un « Drame / Fiction d’apprentissage » tout en portant la mention « Interdit aux moins de 18 ans ». Ce n’est qu’une heure après la publication de l’article de Libération que la fiche a été mise à jour pour indiquer « Tout public ».
Démarches inutiles pendant deux semaines
Avant la correction, le distributeur Ad Vitam a suivi la procédure standard de Google pour rectifier les informations erronées. Bien que Google ait confirmé que la modification serait rapide, cela n’a pas été le cas.
Durant presque deux semaines, l’équipe du film a affronté des processus automatisés inflexibles et a trouvé difficile de prouver leur droit à changer une erreur. L’envoi d’un courrier de mise en demeure a même été envisagé.
Des algorithmes obscurs et sources imprécises
Google explique que ces « fiches info » sont créées automatiquement à l’aide de son Knowledge Graph, en agrégeant des données issues de « sources web » et de partenaires.
Le moteur de recherche précise :
« Les fiches info sont produites automatiquement à partir de notre compréhension des contenus disponibles en ligne. Certaines informations proviennent de partenaires de confiance, d’autres de différentes sources du web. »
Le problème demeure que cette transparence limitée empêche d’identifier la source de l’erreur. Ni les bases de données de cinéma, ni les plateformes officielles n’ont signalé l’interdiction. Seuls quelques internautes ont, à tort, qualifié le film de « pornographique ».
Un film accessible à tous sur un sujet délicat
Le film La Petite Dernière narre l’histoire de Fatima, jeune femme issue d’un milieu modeste, qui découvre son homosexualité tout en jonglant entre traditions religieuses et vie urbaine. Nadia Melliti tient le rôle principal.
Aucun contenu du film ne justifie une limitation d’âge. La Commission de classification n’a imposé aucune restriction d’âge, ni pour les moins de 12 ans, ni pour les moins de 16, et encore moins pour les moins de 18 ans.
« Associer “fiction d’apprentissage” et “interdit aux moins de 18 ans”, c’est une aberration », ironise Hafsia Herzi.
Des répercussions considérables
Bien que la fiche Google ait été rectifiée, le mal était déjà fait. De nombreux spectateurs ont pu renoncer à voir le film, craignant à tort des scènes choquantes. Une perte difficile à quantifier pour un film indépendant dont la visibilité dépend en grande partie des recherches en ligne.
Néanmoins, La Petite Dernière continue son parcours avec plus de 250 000 entrées et 424 copies en circulation en France.
Désormais, le film est accessible à tous — une œuvre sensible à découvrir, outrepassant les erreurs d’un algorithme mal informé.
Résumé en points
- Google a affiché incorrectement « Interdit aux moins de 18 ans » pour le film.
- L’erreur a persisté deux semaines malgré les actions du distributeur.
- Aucune scène du film ne justifie une telle restriction d’âge.
- La mention a été corrigée en « Tout public », mais le préjudice d’image persiste.
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