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Harcèlement scolaire : élèves filles et LGBT+ particulièrement touchés

Harcèlement scolaire : élèves filles et LGBT+ particulièrement touchés

Harcèlement Scolaire et Violences de Genre à l’École

Une enquête du Centre Hubertine-Auclert a levé le voile sur l’ampleur inquiétante des violences sexistes et sexuelles, ainsi que des cyberviolences dans les collèges et lycées, touchant particulièrement les filles et les jeunes LGBT+. Cette étude, réalisée en coopération avec le ministère de l’Éducation nationale, s’étend sur quatre ans et repose sur les réponses de près de 4 000 adolescents franciliens âgés de 11 à 18 ans. Les conclusions révèlent une sensibilité accrue aux agressions psychologiques, sexuelles et numériques en milieu scolaire.

Des Violences Genrées et Sexualisées Banalisees

Les statistiques montrent que 83 % des filles ont subi au moins une forme de violence psychologique ou de cyberviolence au cours de l’année écoulée. Environ 50 % ont également signalé des violences sexuelles, surpassant ainsi de dix points les expériences similaires déclarées par leurs confrères masculins. Chez les élèves LGBT+, les données sont tout aussi préoccupantes : 78 % des filles et 69 % des garçons LGBT+ font état de violences ou de cyberviolences sexuelles.

Les chercheurs attirent l’attention sur la persistance d’un système scolaire hétérocisnormatif, qui privilégie l’hétérosexualité et les normes de genre traditionnelles. Selon l’équipe de recherche, « le double standard hétérocisnormatif, prédominant dans la société, se manifeste également avec force dans les établissements scolaires ».

Des Normes de Genre Rigides dès l’Entrée au Collège

L’étude met en évidence que dès leur arrivée au collège, les garçons sont soumis à des pressions de virilité, nécessitant de prouver leur force physique et leur adhésion à l’hétérosexualité. En parallèle, filles et jeunes LGBT+ sont incités à la pudeur et à la discrétion, sous peine de sanctions sociales s’ils s’écartent de ces normes.

Selon Charlotte Baelde, présidente du Centre Hubertine-Auclert, « les personnes LGBTQIA+, surtout les personnes trans et non-binaires, sont particulièrement vulnérables aux violences pour avoir transgressé ces normes sociales dominantes ». Ces agressions se manifestent souvent par des cyberviolences, principalement perpétrées par des garçons dans les milieux scolaires.

Des Risques Accrus pour les Filles

Les filles ont 65 % plus de chances d’être victimes de violences psychologiques intenses, définies par plus de cinq agressions annuelles, et 57 % plus susceptibles de subir des violences sexuelles, y compris la diffusion non autorisée de contenus intimes. Laura Pereira Diogo, doctorante et cofondatrice de l’association StopFisha, a vécu cette situation au lycée lorsque qu’un ami a diffusé une vidéo intime capturée sur FaceTime, sans son consentement.

Elle témoigne : « La vidéo a été enregistrée par d’autres, et sa diffusion s’est étendue ». Elle a ensuite subi insultes et menaces dans son établissement. « Des personnes m’insultaient ou me menaçaient, ce qui a conduit à une altercation physique dans le lycée », raconte-t-elle.

Le Silence des Victimes et les Stratégies d’Effacement

Malgré la gravité des violences, seulement un quart des victimes cherchent l’aide d’adultes ou de structures d’accompagnement, souvent en dernier recours. De nombreuses victimes, comme Laura Pereira Diogo, choisissent le silence par crainte de représailles familiales ou institutionnelles. Son objectif était « de faire en sorte que l’affaire se calme au maximum ».

Les jeunes élaborent alors des stratégies d’autoprotection qui renforcent leur invisibilisation et nuisent à leur santé mentale et physique, en évitant de se faire remarquer, en se censurant en ligne ou en adaptant leur comportement.

Une Nécessité d’Agir Dès l’École

Un problème majeur identifié par l’étude est la difficulté pour les élèves de reconnaître les aspects sexistes ou LGBTphobes des violences. Charlotte Baelde constate que « les élèves peinaient à identifier des motifs sexistes ou LGBTphobes derrière ces agressions ».

Le Centre Hubertine-Auclert insiste sur l’importance d’éduquer dès le plus jeune âge pour prévenir ces comportements, sensibiliser aux normes sociales oppressives et responsabiliser les auteurs. La prévention numérique ne doit pas faire oublier la question des inégalités de genre, d’autant que les idées masculinistes gagnent en popularité parmi certains jeunes hommes, comme le rapporte le Haut Conseil à l’égalité pour l’horizon 2025.

Laura Pereira Diogo voit son engagement dans StopFisha comme « une thérapie militante » et un moyen de reconstruction personnel.

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