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Le Vatican prêt à recevoir son premier pèlerinage LGBTQIA+

Le Vatican prêt à recevoir son premier pèlerinage LGBTQIA+

Une première historique dans le cadre du Jubilé 2025

En vue du Jubilé 2025, une initiative sans précédent verra le jour au Vatican : un pèlerinage LGBTQIA+, organisé par l’association italienne « La Tenda di Gionata » avec le soutien de structures du monde entier. Prévu discrètement les 5 et 6 septembre, cet événement est inscrit au programme officiel sous le nom générique de « pèlerinage de l’association Tenda di Gionata et d’autres associations ». Environ 1 300 participants, principalement italiens, sont attendus à Rome pour des moments de prière, de discussions, une messe à l’église du Gesù, ainsi qu’une procession jusqu’à la basilique Saint-Pierre.

Une quête de visibilité au sein de l’Église

Pour les organisateurs, ce pèlerinage n’est pas une démarche militante mais un acte de foi et d’inclusion. Cyril de Compiègne, président de l’association D&J Arc-en-ciel, participant à l’événement, souligne : « Cela a été laborieux et reste discret, mais l’objectif est de se rendre visible et d’être reconnu. De ce point de vue, c’est un succès. »

Des rumeurs mentionnant la présence d’un crucifix aux couleurs arc-en-ciel lors de la procession ont circulé en ligne. Alessandro Previti, représentant de « La Tenda di Gionata », a clarifié que si un groupe participant possède une croix multicolore, il s’agit simplement d’un choix individuel. Les pèlerins porteront les crucifix en bois habituels fournis par le Vatican. « Si quelqu’un souhaite arborer un t-shirt arc-en-ciel, libre à lui, mais notre message est celui de la normalité. Nous sommes des pèlerins comme les autres », précise M. Previti.

Un événement spirituel et non militant

Contrairement aux manifestations de fierté, ce pèlerinage se veut un moment de prière collectif. Claire Bévierre, présidente de l’association « Reconnaissance » regroupant les proches de personnes LGBT, insiste sur le caractère non militant de l’événement : « Ce n’est pas une manifestation, pas une gay pride. C’est une démarche de prière et un simple rappel que l’Église est ouverte à tous. Tout comme il y a eu des pèlerinages pour les aînés, les jeunes ou les professionnels, celui-ci est destiné aux personnes LGBT et à leurs familles. »

Le soutien discret du nouveau pape Léon XIV

Un signal encourageant est apparu récemment, lorsque le pape Léon XIV a reçu en audience le père James Martin, prêtre jésuite américain engagé auprès des catholiques LGBT. Le père Martin a déclaré au Monde : « Ce fut une rencontre chaleureuse, même sur un sujet délicat comme celui-là. Il était parfaitement détendu. » Bien que le nouveau pontife n’ait pas encore abordé publiquement ces questions, le prêtre rapporte que « son message laisse entendre qu’il souhaite poursuivre l’approche d’ouverture et d’accueil de son prédécesseur ». Cette volonté de continuité avec François reste mesurée et ne garantit pas de nouvelles initiatives concrètes à court terme.

Une Église encore divisée face à l’héritage de François

L’ouverture encouragée par le pape François, notamment à travers la déclaration « Fiducia supplicans » de décembre 2023, continue de susciter des débats. Cette déclaration autorisant la bénédiction des couples « en situation irrégulière », y compris les couples homosexuels, a été emblématique de son pontificat mais a aussi divisé les membres de l’Église. Confronté à des résistances, notamment en Afrique, le Vatican a finalement donné aux évêques la liberté de décider d’appliquer ou non ces bénédictions selon les réalités culturelles locales.

En France, les réactions ont été diverses. Les évêques ont opté pour une interprétation stricte du texte, mettant en avant la bénédiction des personnes plutôt que des couples.

Une avancée lente mais tangible

Malgré les obstacles, certains acteurs sur le terrain estiment que des avancées significatives se profilent. Alessandro Previti reconnaît : « Nous aimerions toujours que les choses avancent plus rapidement, mais nous devons faire preuve de patience et accepter ce premier pas. » De son côté, Claire Bévierre partage cette vision : « Il ne faut pas concentrer notre attention uniquement sur ce qui se passe au sommet. Nous agissons au sein de l’Église où de réelles évolutions sont en cours. » Elle souligne que près de 60% des diocèses français proposent désormais des pastorales spécifiques pour les personnes LGBT et leurs familles, signe d’un changement progressif mais durable.

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