Une militante anonyme, mais déterminée
Une militante ouest-africaine, surnommée Soleil pour des raisons de sécurité, témoigne sur la condition des personnes LGBTQ+ au Sahel. Malgré les risques et les restrictions, elle dirige une organisation qui aide cette communauté marginalisée dans des pays où l’homosexualité est souvent criminalisée.
Une réalité inconcevable depuis Montréal
En participant à la 3ᵉ Conférence internationale francophone d’Égides à Montréal en août, Soleil a été frappée par les marques publiques de solidarité envers la communauté LGBTQ+. Ces gestes étaient inimaginables dans son pays d’origine, où vivre ouvertement son orientation sexuelle est dangereux voire illégal.
Législations hostiles et climat de peur
Au Mali, les relations homosexuelles sont interdites par la loi, avec des peines allant jusqu’à sept ans de prison. Le Burkina Faso et le Mali ont aussi interdit l’homosexualité, tandis qu’en Côte d’Ivoire, les personnes LGBTQ+ font souvent face à des violences, discriminations et rejets familiaux.
Face à ces dangers, certaines sont contraintes de fuir clandestinement vers l’Europe.
Une organisation pour recréer du lien
L’organisation dirigée par Soleil se concentre sur la santé sexuelle, les droits et l’accès aux services des personnes LGBTQ+. Elle vise également à recréer un sentiment d’appartenance pour ceux qui sont souvent exclus de leur communauté d’origine.
Travailler dans la clandestinité
Dans un environnement de plus en plus répressif, Soleil et ses collègues doivent adapter leurs discours pour éviter la répression directe tout en continuant leurs activités. La communication reste essentielle pour faire connaître leur travail au sein de la communauté.
Des soutiens discrets mais précieux
Malgré les pressions, Soleil souligne le soutien inattendu de certains avocats, professionnels de la santé et fonctionnaires, qui les aident à naviguer dans les limites légales. Certains fonctionnaires ont même suggéré des terminologies conformes aux lois pour leur documentation.
Une aide internationale en recul
Le financement extérieur étant crucial pour maintenir les activités de l’organisation, la fermeture de l’USAID en 2025, qui soutenait financièrement des ONG dans plus de 60 pays, a créé un vide financier immense. Cela met en péril la capacité de certaines organisations à continuer de servir la communauté LGBTQ+.
Rester pour continuer la lutte
Malgré les menaces, Soleil refuse de quitter son pays, car son départ signifierait la fermeture de l’organisation et l’absence de services pour la communauté. Pour elle, l’exil n’est pas une solution, il faut continuer à se battre.
Une conférence pour unir les luttes
La 3ᵉ Conférence internationale francophone d’Égides réunissant plus de 350 activistes, politiciens, chercheurs, artistes et philanthropes de plus de 30 pays, a permis à des figures comme Soleil de partager leurs combats, tisser des liens et rappeler l’importance de la solidarité internationale pour soutenir les droits LGBTQ+ dans les régions les plus hostiles.