Une narration libre, loin des sentiers battus
Avec Drunken Noodles, Lucio Castro poursuit son exploration d’un cinéma intime et singulier, déjà amorcée avec son remarquable Fin de siècle. Plutôt que de suivre une structure narrative classique, le cinéaste propose ici une expérience sensorielle, proche de la rêverie, où les événements ne s’enchaînent pas de manière évidente mais s’entrelacent en fragments subtils. Le film évite le résumé facile tant il privilégie l’impression à la linéarité, invitant le spectateur à se laisser porter par une poésie visuelle et émotionnelle.
Un personnage principal magnétique
Au cœur de ce récit flottant, on découvre Adnan, un étudiant en art interprété par le captivant Laith Khalifeh. Le film s’ouvre alors qu’il travaille dans une galerie d’art pour un artiste dont les œuvres hybrides, entre peinture et broderie, sont à la fois vibrantes et suggestives. Le récit se déploie à travers trois rencontres marquantes, chacune offrant une tonalité différente, mais toutes traversées par une forme de beauté et d’intensité affective ou charnelle. Ces échanges, jamais convenus, tracent le portrait d’un jeune homme en quête de connexion et d’identité.
Une mise en scène sensible et impressionniste
Lucio Castro déploie une mise en scène délicate, presque tactile, qu’il filme les rues de New York ou des paysages naturels. Il capte les sons ambiants, les silences habités, et compose des plans soigneusement travaillés, presque picturaux, qui confèrent au film une texture impressionniste. Cette approche artistique résonne à travers toutes les strates du film : arts visuels, photographie, cinéma. Le résultat est un assemblage de tableaux vivants, porteurs de mélancolie et d’intimité.
Entre rêve et réalité, une œuvre sensorielle
Drunken Noodles oscille constamment entre quotidien et échappée fantasmatique. Les scènes d’intimité, d’une grande finesse, contribuent à l’atmosphère sensuelle du film sans jamais verser dans le voyeurisme. L’ensemble évoque un monde intérieur en constante mutation, nourri par le désir, les souvenirs, et l’art sous toutes ses formes. Castro signe ici un film qui laisse une empreinte durable, tant par la richesse de ses images que par l’émotion qu’il suscite.
Informations pratiques
Année de production : 2025
Sélection : ACID – Festival de Cannes 2025
Distribution : Aucune date de sortie en France à ce jour, mais une diffusion est à prévoir dans de nombreux festivals de cinéma LGBT – à surveiller de près.
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