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Rouen célèbre la mémoire LGBTQIA+ avec une oeuvre marquante dans l’espace public

Rouen célèbre la mémoire LGBTQIA+ avec une oeuvre marquante dans l'espace public

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Une œuvre inédite dévoilée au cœur de Rouen

Le Square Verdrel de Rouen est devenu ce samedi matin un espace de recueillement et de fierté. En présence de nombreuses personnes, la Ville a révélé « La Passeuse », la première œuvre mémorielle dédiée aux communautés LGBTQIA+ en Normandie. Cette sculpture, née d’une collaboration entre la municipalité, des associations locales et l’artiste rouennaise Chloé Kelly Miller, représente une avancée symbolique marquante. Fruit d’un projet mêlant esthétique et militantisme, elle s’inscrit comme un hommage aux voix souvent oubliées, gravées dans la pierre par une artiste engagée.

Une cérémonie empreinte de solennité et d’engagement

La cérémonie d’inauguration s’est tenue dans une ambiance à la fois digne et vibrante. Les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence, vêtues de leurs habits éclatants, ont animé une bénédiction festive et émouvante de la sculpture. En leur présence, le maire Nicolas Mayer-Rossignol, plusieurs élus, et des membres d’associations telles que Fiertés Colorées, AIDES, Enipse, Le Refuge et Rainbow’n’Caux ont exprimé unanimement que la visibilité queer constitue un acte politique. Cet hommage souligne l’importance de maintenir vivante la mémoire des luttes LGBTQIA+, souvent menacée d’oubli.

Une réponse citoyenne à l’effacement des mémoires LGBTQIA+

À l’origine de La Passeuse, une initiative citoyenne menée par le militant Léo Evrard et soutenue par Fiertés Colorées. Constatant la persistance des violences et discriminations envers les personnes LGBTQIA+, ainsi que l’invisibilité de leurs histoires, le projet visait à créer un espace rendant hommage aux victimes de haine, de viols, de meurtres en raison de leur orientation ou identité, ainsi qu’aux personnes décédées du sida ou déportées durant la Seconde Guerre mondiale. Grâce au soutien de Laura Slimani, adjointe à la mairie, le projet a été intégré au Budget Participatif Citoyen et a obtenu le financement nécessaire.

Une œuvre artistique au croisement de la mémoire et de l’avenir

Plus qu’une plaque commémorative, c’est une véritable œuvre d’art qui a vu le jour. Le jury, composé d’élus, de citoyens, de professionnels de l’art et de membres d’associations, a sélectionné la proposition de Chloé Kelly Miller, une sculptrice née à Rouen en 1995. Elle a conçu une sculpture en pierre de Caen de plus de deux mètres, intégrant gravure, granit et nuances de bleu ciel. Ce monument est pensé comme un lien entre les générations et les récits LGBTQIA+, témoignant d’une résistance et d’une transmission pérennes.

Maintenant installée à Paris, Chloé Kelly Miller est reconnue pour un style mêlant couleurs vives et fonds sombres. Elle a exposé à l’international, notamment à Bangkok, et dans plusieurs villes françaises comme Paris (Carrousel du Louvre), Lyon, Bastia, Toulouse, Bordeaux et bien évidemment Rouen.

Un ancrage symbolique au cœur du Square Verdrel

Le choix du Square Verdrel, lieu emblématique du Village des Fiertés et point de départ de la Marche des Fiertés, renforce l’impact de l’installation. La Ville de Rouen y manifeste son engagement à reconnaître et rendre visible une mémoire longtemps ignorée. Ce geste politique et culturel, inscrit dans un budget participatif de 50 000 €, témoigne de la volonté municipale de faire de l’espace public un havre d’inclusion et de reconnaissance.

Un acte de mémoire face à la résurgence des discours haineux

Dans un contexte européen où les discours de haine refont surface, l’inauguration de La Passeuse résonne avec une force particulière. Elle rappelle que la mémoire LGBTQIA+ ne doit pas être considérée comme secondaire, mais comme une composante essentielle à la construction d’une société juste et équitable. Ce monument est plus qu’un hommage; il est une barrière contre l’oubli.

Un moment inoubliable ancré dans l’histoire de Rouen

Extrait – Bénédiction du 22 novembre 2025

« Que cette pierre soit un refuge, un témoin, un cri dans le silence. »

Un moment gravé dans l’histoire de Rouen, à la croisée de l’art, de la mémoire et de la lutte.

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