Une absence remarquée aux Mondiaux de Liverpool
Les Championnats du monde de boxe féminine débutent à Liverpool, mais l’équipe de France ne participera pas. La Fédération française de boxe n’a pas pu fournir à temps les résultats des tests de féminité exigés par la World Boxing, l’organisme international qui régit la boxe amateur. Cette mesure, imposée depuis mai 2025, fait suite à la controverse entourant la boxeuse algérienne Imane Khelif, championne olympique à Paris en 2024, dont l’éligibilité dans la catégorie féminine avait été remise en question.
Des tests génétiques controversés
La World Boxing exige désormais un certificat chromosomique basé sur une analyse génétique, prouvant l’absence du gène SRY ou du chromosome Y, généralement associés aux personnes assignées hommes à la naissance. Pour Boris van der Vorst, président de l’organisation, ces tests sont essentiels pour assurer la sécurité et l’équité pour tous. Cependant, cette procédure soulève de nombreuses questions tant éthiques que juridiques, notamment en France.
Une législation française incompatible
En France, la loi interdit la réalisation de tests ADN en dehors d’un cadre strictement médical ou judiciaire. Cette contrainte a placé la Fédération française de boxe dans une impasse, l’obligeant à effectuer les tests au Royaume-Uni. Malheureusement, ce contournement n’offrait ni garantie légale, ni délai compatible avec la compétition des Mondiaux. Ainsi, les tests n’ont pu être validés à temps, privant l’équipe féminine française de participation.
Une absence d’accompagnement pointée du doigt
Diverses fédérations, dont la française, critiquent le manque d’accompagnement et de clarté dans l’application des nouvelles règles. L’absence d’un protocole harmonisé, respectant les lois nationales et préservant la confidentialité des données de santé, pourrait entraîner d’autres exclusions similaires à l’avenir. Les instances sportives internationales doivent mieux encadrer ces procédures pour éviter de nouvelles disqualifications administratives.
Une problématique bien plus large
La question des tests de féminité dépasse largement la boxe pour toucher d’autres disciplines comme l’athlétisme. Par exemple, World Athletics interdit la participation des femmes hyperandrogènes dans certaines compétitions, affectant des athlètes telles que Caster Semenya d’Afrique du Sud (2020), Dutee Chand d’Inde (2014) et Annet Negesa d’Ouganda (2011), exclues ou reclassées en raison de leur profil hormonal. Ces exclusions alimentent un débat mondial sur la performance, l’inclusion et la diversité des identités de genre dans le sport.