Une plongée nostalgique dans les années boys band
Près de trente ans après leur fameux hit « Partir un jour sans retour », le groupe 2Be3 refait surface ou, du moins, leur histoire est remise en lumière dans la deuxième saison de la série Culte disponible dès le 24 octobre sur Prime Video. Après avoir exploré les dessous de la création de Loft Story lors de la première saison, la réalisatrice Yaël Langmann s’attaque cette fois à un autre phénomène marquant de la culture pop française des années 1990 : les boys bands. La série retrace la montée rapide et agitée du trio formé par Filip, Adel et Frank, des icônes qui ont marqué toute une génération. Portée par Antoine Simony, Namory Bakayoko et Marin Judas, Culte mélange glamour, sueur et désillusions.
De Longjumeau à la célébrité : la fabrication d’une icône
À la différence d’autres groupes de la même époque, les 2Be3 n’étaient pas de simples créations marketing. Originaires de Longjumeau et amis d’enfance, ils n’ont pas été conçus artificiellement, mais plutôt adaptés pour s’aligner sur le modèle anglo-saxon des boys bands. Dans Culte, les mécanismes de cette transformation sont mis en lumière : travail de l’image, exigences physiques, pression médiatique. Comme lors de la première saison, la série dévoile sans fard l’impact de la célébrité sur ces jeunes adultes, confrontés aux feux de la rampe mais aussi aux excès : fêtes, alcool, drogues… Le tout, sans embellissement.
Des destins lumineux mais cabossés
Dans le rôle de Filip, Antoine Simony rappelle que malgré les tempêtes traversées, les membres des 2Be3 ont toujours conservé une certaine bienveillance. « On retient la gentillesse et la générosité de ces gars qui ont été soumis à beaucoup d’épreuves et qui ont vécu des choses extraordinaires et aussi très dures, notamment dans le regard que la société portait sur eux. Ils ne sont jamais tombés dans la méchanceté, le rejet, le cynisme. » Le casting renforce cette sensibilité avec Daphné Bürki, remarquable dans Chair tendre, interprétant une productrice de maison de disques tiraillée entre les impératifs commerciaux et l’humanité des artistes. Elle sert de tampon dans un monde dominé par la rentabilité.
Une fraternité palpable à l’écran
Tournée en début d’année, la série mise sur l’authenticité des liens entre les acteurs. Lors d’une reconstitution du clip Partir un jour, le magazine têtu· a pu constater que l’alchimie entre les interprètes dépassait le cadre de la caméra : échanges de blagues, discussions complices, rires partagés… Un esprit de fraternité sincère, essentiel pour incarner la dynamique du groupe. « On a construit une amitié entre nous trois pour qu’elle soit le plus visible à l’image », confirme Simony.
Entre désir, sensualité et fascination
La série n’esquive pas la dimension homoérotique propre à l’univers des boys bands, un aspect pleinement assumé par la réalisatrice. Les corps sculptés des protagonistes sont constamment visibles à l’écran, non pas comme simples artifices, mais comme éléments centraux du mythe 2Be3. Culte explore ainsi sans détour les codes de séduction et l’ambiguïté sexuelle entourant ces figures de la pop culture. Concernant la sexualité de Filip, dont la bisexualité a parfois été évoquée, la série adopte une approche subtile, laissant la place à plusieurs interprétations.
