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Refus de libération pour Ibtissame Lachgar, militante féministe accusée de blasphème au Maroc

Refus de libération pour Ibtissame Lachgar, militante féministe accusée de blasphème au Maroc

Refus de libération provisoire pour Ibtissame Lachgar

Le mercredi 27 août, un tribunal de première instance à Rabat a rejeté la demande de liberté provisoire déposée par les avocats d’Ibtissame Lachgar, militante féministe marocaine de 50 ans. Celle-ci est poursuivie pour « atteinte à la religion islamique », une accusation portée après la diffusion d’une image controversée sur les réseaux sociaux. Sa défense avait pourtant souligné la gravité de son état de santé, mettant en avant un diagnostic de cancer et la nécessité d’une opération chirurgicale urgente.

Une demande de remise en liberté rejetée malgré un état de santé préoccupant

Présente à l’audience, la militante est apparue affaiblie, le bras gauche immobilisé dans une attèle. « Elle doit subir en septembre une opération critique au bras, avec un risque d’amputation si celle-ci n’a pas lieu », a alerté son avocate Naima El Guellaf. Son confrère Mohamed Khattab a lui aussi insisté sur « la gravité de son état ».

Une affaire déclenchée par une publication sur les réseaux sociaux

L’origine des poursuites remonte à une publication diffusée fin juillet sur les réseaux sociaux. Sur la photo, Ibtissame Lachgar portait un t-shirt arborant le mot « Allah » suivi de la mention « is lesbian ». Le message était accompagné d’un commentaire critiquant l’islam en le qualifiant, au même titre que d’autres religions, d’idéologie « fasciste, phallocrate et misogyne ». Ces propos ont provoqué une vague de réactions indignées en ligne, allant jusqu’à des appels à son arrestation et à des menaces de viol ou de lapidation.

Poursuite du procès et conditions de détention strictes

Placée en détention depuis le 12 août à la prison d’El Arjat, près de Rabat, Ibtissame Lachgar est maintenue à l’isolement. « Elle n’a pas le droit de communiquer avec les autres détenues », précise Me El Guellaf. Le parquet s’est opposé à sa remise en liberté malgré la présentation d’un dossier médical par la défense. Le tribunal a suivi cet avis, et l’affaire doit reprendre le 3 septembre.

Une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement

Ibtissame Lachgar est poursuivie en vertu de l’article 267-5 du Code pénal marocain, qui sanctionne toute atteinte à la religion islamique de six mois à deux ans de prison. Cette peine peut être portée à cinq ans si l’infraction a lieu publiquement, y compris par voie électronique. L’Association marocaine des droits humains (AMDH) a dénoncé l’arrestation de la militante, la considérant comme « une violation de la liberté d’expression et d’opinion ».

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