RODÉO SAUVAGE (National Anthem) : une œuvre inspirante pour rejoindre une communauté queer
Avec Rodéo Sauvage (National Anthem), Luke Gilford propose un premier film qui puise profondément dans ses expériences documentaires. Pendant trois ans, il a côtoyé des communautés queer dans l’Ouest américain, et cette immersion insuffle à chaque scène du film une liberté exceptionnellement authentique.
Un moment de découverte émouvant au Nouveau-Mexique
On entre dans l’histoire au cœur des grands espaces du Nouveau-Mexique, où Dylan (Charlie Plummer), un jeune homme réservé et un peu perdu, essaie de maintenir sa famille à flot. Entre une mère instable et un petit frère dont il s’occupe, il multiplie les petits jobs pour subvenir à leurs besoins.
Tout change quand Pepe (Rene Rosado), un cowboy captivant, débarque sur l’un de ses chantiers. Propriétaire d’un ranch atypique servant de refuge à une communauté LGBTQIA+, Pepe est à la recherche de nouvelles recrues. Dylan prend alors une décision qui va le plonger dans un univers où il pourra enfin prendre une bouffée d’air frais.
Un refuge accueillant et réconfortant
Dans ce lieu riche en couleurs et en expressions libres, Dylan trouve un espace protecteur qu’il n’avait jamais connu auparavant. Il est également séduit par Sky (Eve Lindley), une femme trans enjouée et compagne de Pepe. Ensemble, ils tissent une relation délicate et émotive, éveillant en Dylan de nouveaux sentiments.
Un hymne à la liberté et à la famille choisie
Le film enveloppe ses spectateurs comme le ranch enveloppe ses habitants : avec tendresse, ouverture et bienveillance. Il y a une volonté manifeste de montrer la construction d’une communauté queer résiliente, à l’écart des stéréotypes et des violences extérieures.
Rodéo Sauvage met en lumière la joie de vivre différemment, de respirer ensemble et d’imaginer de nouveaux liens familiaux.
Un cadre visuel enchanteur
La beauté du désert, la lumière chaleureuse, la photographie soignée et une distribution impeccable forment cette atmosphère presque idyllique, qui donne envie de s’y attarder, tout comme Dylan.
Famille biologique, famille de cœur et passions contrariées
Le film questionne la notion de responsabilité : envers la famille biologique, mais aussi envers celle que l’on choisit. Dylan commence son séjour au ranch comme un étranger sans identité définie. Son intérêt grandissant pour Sky, déjà en couple avec Pepe, introduit un subtil triangle amoureux, empreint de tension émotionnelle et de désir.
Pepe, filmé avec une sensualité manifeste, observe cette relation émergente avec une jalousie contenue, menaçant peu à peu l’harmonie du groupe.
Un récit lumineux, émouvant et profondément queer
Bien que tout ne soit pas parfait, Rodéo Sauvage laisse une impression apaisante. C’est un film réconfortant, qui suscite l’espoir en des refuges queer où il est possible de se dévoiler, d’aimer et de s’épanouir entouré.
Une déclaration d’amour aux communautés résilientes
C’est une création débordante de respect et d’affection pour ces communautés souvent marginalisées, offrant un regard bienveillant sur celles et ceux qui redéfinissent leur place dans le monde.
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