Un festival à la croisée des luttes et des imaginaires
Du 5 au 7 décembre, le festival Les Urbaines fait son grand retour avec une édition qui jette un regard engagé sur le contexte culturel et politique actuel. Proposant une combinaison de performances, d’installations et de projets transdisciplinaires, cet événement est un lieu d’expérimentation artistique où émergent de nouvelles formes, sensibilisées aux injustices systémiques, aux luttes modernes et aux imaginaires en pleine création.
L’art comme réponse aux violences systémiques
Au-delà de la simple exposition, Les Urbaines se définissent comme un espace critique où les pratiques artistiques expérimentales redéfinissent notre perception du présent. Dans une période marquée par des mouvements néofascistes et divers systèmes d’oppression, qu’ils soient d’extraction, coloniaux ou impériaux, le festival s’engage activement dans sa programmation artistique. Il assume l’intention de mettre en avant des œuvres qui questionnent, détournent ou transcendent ces violences, au lieu de les éviter.
Une 29ᵉ édition engagée et poétique
Chaque projet proposé est imprégné de son contexte de création, se transformant ainsi en commentaires subtils et indirects sur la réalité contemporaine. Ces œuvres cherchent à briser l’indifférence à travers des gestes poétiques, politiques ou performatifs.
Focus sur quelques propositions majeures
Charlie Osborne — SHIP Sket & Pike — SCENE ONE… / SCENE TWO…
📍 Aula de la Concorde — 7 décembre, 21h00–21h30
Charlie Osborne propose une création hybride alliant concert, essai et performance, mêlant culture pop, horreur et hyperréalisme. Ce travail retourne les clichés pour dévoiler les tensions entre sincérité et artifice dans un univers kitsch, romantique et résolument dérangeant.
Ayoub-Jasmina Moumen — BPM: Body, Pills, Metamorphosis
📍 Arsenic — 5 décembre (21h15–23h00) / 6 décembre (21h00–22h45)
Dans cette performance intense, un corps traverse mémoire, peur et transformation. En utilisant le rituel stambali, Ayoub-Jasmina Moumen aborde des sujets tels que la transidentité, la dépendance et les violences structurelles. L’œuvre se situe entre manifeste politique, rituel de guérison et sacrifice symbolique.
Avertissement : drogue, automutilation, transféminicide, addiction.
PJ Horny — Personnage Principale
📍 Arsenic — 5 & 6 décembre (21h30–22h15) / 7 décembre (15h45–16h30)
Stand-up, cabaret, autofiction et esthétique TikTok se rencontrent dans cette performance où PJ Horny déconstruit les symboles de pouvoir et de culture populaire via humour, ironie et une approche queer incisive.
Ghyzlène Boukaïla — Djebel al-Qāf — is it reachable?
📍 Espace Arlaud — 6 décembre (16h30–17h00) / 7 décembre (13h15–13h45)
Naviguant entre documentaire, fiction spéculative et mythologie islamique, cette œuvre suit un passeur obsédé par une montagne invisible, explorant ainsi les frontières physiques et symboliques, ainsi que les géographies personnelles et politiques.
Une exposition collective comme territoire vivant
📍 Espace Arlaud — du 6 au 14 décembre
Films, sculptures, installations, archives revisitées et récits intimes constituent cette exposition collective, offrant une cartographie sensible des univers traversés par cette édition, à découvrir comme une œuvre mouvante, plurielle et incarnée.
