Première sanction sous la loi anti-LGBT qualifiant le mouvement comme « extrémiste »
En Russie, la répression envers la communauté LGBT+ a atteint un nouveau stade avec la condamnation posthume d’Andreï Kotov, agent de voyage à Moscou, par le tribunal du district de Golovinsky. Décédé en détention un an auparavant, Kotov a été reconnu coupable d’« extrémisme » en raison de la loi récente qui assimile le « mouvement international LGBT » à une organisation « terroriste et extrémiste ». Cette mesure, rendue publique le 14 novembre par l’AFP, est la première application de cette législation entrée en vigueur en mars 2024.
En tant que gestionnaire de l’agence Men Travel, Kotov était accusé d’organiser des voyages pour une clientèle homosexuelle. Selon Mediazona, un média indépendant russe présent lors du procès, il a été arrêté le 20 novembre 2024 pour avoir planifié un séjour en Égypte pour des « partisans des valeurs sexuelles non traditionnelles » pendant les festivités du Nouvel An. À cette époque, l’agence de presse officielle Tass avait fait état d’une enquête pénale pour appartenance à une organisation extrémiste.
Violences et conditions de détention dénoncées
Lors de son audience le 2 décembre 2024, Andreï Kotov a révélé les violences subies lors de son arrestation. « Quinze individus sont venus la nuit, m’ont frappé au visage. Je n’ai opposé aucune résistance et suis extrêmement surpris par cette procédure », a-t-il affirmé, tout en niant organiser des voyages spécifiquement pour les personnes LGBT+.
Âgé de 48 ans, Kotov est décédé en détention quelques semaines plus tard. Les autorités ont évoqué un suicide auprès de son avocate, Leysan Mannapova, qui conteste cette version, rapportant des mauvais traitements en prison. Un proche du défunt, cité par Mediazona, indique que Kotov avait été placé en isolement pendant quinze jours, sans accès à des médicaments ni à des vêtements adéquats pour le froid.
Augmentation de la répression contre les LGBT+
L’arrestation de Kotov s’inscrit dans une intensification générale de la répression. Peu après son arrestation, plusieurs établissements nocturnes queer de Moscou ont été ciblés par des descentes de police, illustrant le harcèlement dont souffre la communauté LGBT+ sous le gouvernement de Vladimir Poutine.
Depuis plus de dix ans, le président russe promeut une vision conservatrice axée sur les « valeurs familiales traditionnelles », qu’il oppose aux influences occidentales, qu’il considère comme une menace pour l’identité nationale et la stabilité. Dans ce contexte, assimiler le militantisme LGBT à de l’extrémisme politique devient un instrument de répression légitimé par une rhétorique gouvernementale de plus en plus radicale.
Les Dernières Actualités
Restez informé·e avec les dernières nouvelles, tendances et avancées dans le monde LGBTQIA+. Consultez notre espace d’actualités pour des articles engagés et inclusifs, et n’hésitez pas à partager vos réflexions et expériences pour enrichir notre communauté.
Italian 
French