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La junte du Burkina Faso adopte une nouvelle loi criminalisant l’homosexualité

La junte du Burkina Faso adopte une nouvelle loi criminalisant l'homosexualité

Une législation inédite criminalise désormais les actes homosexuels

Le Burkina Faso a franchi une étape législative importante le 1er septembre en rendant illégales les pratiques homosexuelles. Cette décision marque un tournant, car jusqu’ici, aucune loi nationale ne réprimait spécifiquement l’homosexualité dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, bien que la communauté LGBTQ+ y vive dans la discrétion. Selon le ministre de la justice, Edasso Rodrigue Bayala, la nouvelle loi prévoit des peines d’emprisonnement allant de deux à cinq ans et des amendes. Les étrangers reconnus coupables seront expulsés.

Une adoption unanime par une Assemblée non élue

La loi a été adoptée à l’unanimité par les 71 membres de l’Assemblée législative de transition, un organe non élu mis en place à la suite du coup d’État de septembre 2022 ayant porté le capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir. À 37 ans, ce dernier met en place une politique axée sur la souveraineté nationale, souvent critique des « valeurs occidentales ». Ce positionnement s’est traduit par un rapprochement diplomatique avec des pays comme la Russie et l’Iran.

Une orientation médiatique déjà amorcée en 2023

La nouvelle législation s’inscrit dans un cadre plus large de durcissement idéologique. En août 2023, le Conseil supérieur de la communication avait déjà interdit la diffusion de chaînes de télévision « faisant la promotion de l’homosexualité ». Cette décision annonçait un durcissement progressif à l’égard des droits LGBTQ+ dans le pays.

Un code des personnes et des familles profondément remanié

La pénalisation des relations homosexuelles est intégrée à une réforme plus vaste du Code des personnes et des familles. Cette refonte introduit également de nouvelles règles concernant l’acquisition de la nationalité burkinabée par mariage, avec une attente de cinq à sept ans pour les ressortissants étrangers. De plus, les mariages religieux et coutumiers sont désormais légalement reconnus.

Une tendance continentale à la répression des minorités sexuelles

Le Burkina Faso rejoint une liste croissante de pays africains réprimant l’homosexualité. Le Mali, gouverné par une junte militaire et allié régional du Burkina, avait adopté une législation similaire en novembre 2024. Au niveau mondial, environ un tiers des États interdisent les relations homosexuelles, avec des sanctions allant de l’emprisonnement à la peine de mort. En Afrique, plus de 30 pays sur 54 disposent de lois pénalisant l’homosexualité, certaines prévoyant des peines allant jusqu’à la réclusion à perpétuité.

Prochaine étape : promulgation et sensibilisation

Le nouveau code doit encore être officiellement promulgué par le capitaine Ibrahim Traoré. Une campagne de sensibilisation nationale est prévue pour expliquer les implications, selon le garde des sceaux. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie de la junte visant à renforcer sa légitimité en s’appuyant sur des réformes sociétales controversées mais perçues comme affirmant la souveraineté nationale.

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