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Un hommage républicain à une figure emblématique de la justice et des droits humains
En ce jeudi 9 octobre 2025, marqué par le souvenir de l’abolition de la peine de mort en France, la nation rend hommage à Robert Badinter en l’accueillant au Panthéon. Connu comme un avocat éminent et ministre de la Justice sous la présidence de François Mitterrand, il est honoré pour son rôle d’architecte de la suppression de la peine capitale en 1981 et pour sa participation cruciale à la dépénalisation de l’homosexualité en 1982, œuvre partagée avec la députée Gisèle Halimi. Lors de son discours à l’Assemblée nationale pour l’abrogation de l’article 331 alinéa 2 du Code pénal, vestige de la législation de Vichy, il avait proclamé : « Il n’est que temps de prendre conscience de tout ce que la France doit aux homosexuels. » La loi du 4 août 1982 mettait alors fin à une discrimination juridique, réalisant ainsi l’engagement du président Mitterrand : « L’homosexualité doit cesser d’être un délit. »
Un engagement indéfectible pour les droits LGBT+
Robert Badinter, décédé à l’âge de 95 ans le 9 février 2024, a consacré sa vie entière à la défense des droits humains. En 2022, lors du 40e anniversaire de la dépénalisation de l’homosexualité, il accordait un long entretien au média têtu·, où il revivait ses luttes passées, partageait son dévouement à l’universalisme — une valeur qu’il tenait à cœur aux côtés de son épouse, la philosophe Élisabeth Badinter — et exprimait son inquiétude concernant les droits LGBT+ dans le monde. Il déclarait alors : « Il devrait y avoir un mouvement international qui rappelle que la persécution des homosexuels dans le monde est insupportable ! », depuis son appartement parisien offrant une vue sur le jardin du Luxembourg et le Panthéon, puissant symbole de mémoire républicaine.
Un lieu symbolique pour un homme de convictions
Lors de l’hommage national du 14 février 2024, l’association SOS homophobie avait salué « son action résolue et constante en faveur de la reconnaissance, de l’égalité et de la dignité des personnes LGBTI ». Le président de la République soulignait dans son discours combien l’héritage de Badinter reste pertinent dans un contexte où « l’oubli et la haine semblent comme s’avancer à nouveau » et où « vos idéaux, nos idéaux, sont menacés : l’universel qui fait toutes les vies égales, l’État de droit qui protège les vies libres… »
Le cercueil de Robert Badinter repose désormais au Panthéon, dans le caveau n°VII, aux côtés de figures emblématiques telles que Condorcet, l’abbé Grégoire et Gaspard Monge, transférés lors du bicentenaire de 1989 par décision de François Mitterrand. L’Élysée a rappelé que Condorcet tenait une place spéciale dans le cœur de Robert et Élisabeth Badinter, tous deux ayant rédigé des ouvrages à son sujet. L’éventuelle entrée de Gisèle Halimi au Panthéon est encore en considération.
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