Gynécologue jugé pour comportements sexistes
Un gynécologue âgé de 64 ans, travaillant à Pau, a été condamné le jeudi 4 décembre pour propos sexistes après avoir refusé d’examiner une patiente transgenre et tenu des commentaires transphobes en ligne. Bien qu’il ait été innocenté de l’accusation de discrimination, le praticien est condamné à une amende de 1 000 euros avec sursis pour ses propos. L’Ordre des médecins l’avait déjà sanctionné en décembre 2024, entraînant une interdiction d’exercer durant six mois, dont cinq avec sursis.
Consultation annulée et détresse de la patiente
En août 2023, Emme, une femme transgenre de 26 ans, en transition depuis 2020, avait utilisé Doctolib pour prendre rendez-vous en raison de douleurs et d’une grosseur suspecte à un sein. Craignant un cancer, elle s’était rendue au cabinet du gynécologue. Cependant, alors qu’elle attendait, la secrétaire médicale l’a informée que le médecin refusait de la recevoir. En pleurs, Emme a quitté le cabinet sans pouvoir consulter.
Motivation du gynécologue : un manque de formation adéquate
À la barre du tribunal correctionnel de Pau, le gynécologue a justifié sa décision par un déficit de formation spécifique :
« Je n’ai jamais observé durant ma carrière une glande mammaire chez un homme [sic] sous traitement hormonal depuis trois ans », précisant qu’il souhaitait rediriger la patiente vers un collègue « spécialisé ».
Réponse en ligne polémique
Le lendemain de l’incident, le compagnon d’Emme a posté un avis négatif sur Google. En riposte, le médecin a écrit qu’il n’acceptait que « des vraies femmes ». Il a ajouté :
« Je n’ai aucune compétence pour m’occuper des hommes, même après qu’ils se soient rasés [sic] la barbe et disent à ma secrétaire qu’ils sont devenus femmes. […] Je vous remercie d’avoir informé les personnes trans de ne jamais venir me consulter. »
Ces commentaires ont été vivement critiqués, notamment par l’association SOS Homophobie, qui a souligné sur le réseau X les graves répercussions de la transphobie sur l’accès aux soins.
Regrets et acceptation de la faute
Face au tribunal, le médecin a exprimé ses regrets :
« J’ai regretté le message, j’étais en colère, c’est maladroit et déshonorant. Je le reconnais et je le regrette encore. J’ai causé beaucoup de peine à beaucoup de gens. Je suis désolé. »
L’avocat d’Emme, Me Victor Casellas, a réagi au verdict :
« Ce jugement est une source de soulagement, sa culpabilité a été reconnue », a-t-il confié au Parisien. Il a aussi mis en avant l’importance du débat juridique soulevé par cette affaire, qui, selon lui, pourrait se poursuivre en appel :
« Les médecins gynécologues ne pourront plus prétendre qu’ils sont incapables de soigner les personnes trans. »
Évolution du cadre de prise en charge des personnes trans
En juillet dernier, la Haute Autorité de santé a diffusé des recommandations officielles concernant la prise en charge médicale des adultes transgenres. Cette affaire remet en lumière le débat sur l’égalité d’accès aux soins pour les personnes trans, ainsi que sur les responsabilités des professionnels de santé dans ces contextes.
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