En hausse depuis 2016
Selon l’Observatoire des inégalités, en 2024, les forces de l’ordre en France ont recensé plus de 3 000 actes hostiles envers les personnes LGBT+. Ce nombre est trois fois supérieur à celui de 2016, où environ 1 000 incidents avaient été signalés. Cette croissance peut indiquer non seulement une augmentation des actes mais aussi une meilleure reconnaissance et qualification de ces actes anti-LGBT+ par les forces de l’ordre. L’Observatoire souligne que cette hausse est partiellement due à une augmentation des dépôts de plainte et une meilleure identification de ces actes comme discriminatoires.
Sous-déclaration des violences
Bien que les signalements soient en hausse, de nombreuses victimes ne saisissent pas la justice. Les données dévoilent que seulement 20 % des personnes confrontées à des menaces ou violences homophobes ou transphobes déclarent avoir porté plainte. Ce pourcentage tombe à 5 % pour les injures. De nombreux actes restent donc invisibles, souvent car ils se déroulent dans des cercles familiaux ou privés difficiles à documenter. Cette sous-déclaration entrave une évaluation complète de la portée des violences anti-LGBT+.
Jeunesse vulnérable
Les jeunes adultes sont particulièrement touchés. Selon les données 2024 du ministère de l’Intérieur, 36 % des victimes sont âgées de 18 à 29 ans. À l’opposé, les personnes de plus de 60 ans ne représentent que 5 % des cas. De plus, 72 % des victimes sont des hommes.
Prévalence de la violence verbale et des agressions physiques
Les agressions prennent diverses formes. Les injures sont les infractions les plus courantes, représentant 32 % des signalements, suivies des menaces à 19 %. Cependant, les agressions physiques graves représentent 21 % des cas déclarés, soulignant que la violence envers les personnes LGBT+ ne se limite pas à des agressions verbales et peut prendre des formes physiques préoccupantes.
Climat numérique préoccupant
Le rapport met également en avant l’influence des réseaux sociaux dans la propagation de discours hostiles, contribuant à un climat de rejet en ligne. La banalisation de propos hostiles à l’homosexualité y est notée comme préoccupante, avec une perspective d’augmentation continue de ces phénomènes.
Contraste entre opinion publique et réalité
L’augmentation des actes LGBTphobes en France contraste avec l’évolution positive de l’opinion publique sur l’homosexualité. Un sondage IFOP de juin 2019 montre que près de 90 % des Français voient l’homosexualité comme « une manière comme une autre de vivre sa sexualité ». Cette différence souligne que l’acceptation sociale n’empêche pas les violences, surtout lorsque des discours haineux persistent dans certains milieux.